24 & 26 mars 2023
Direction musicale Pierre Dumoussaud
Mise en scène Olivier Fredj
Décors et costumes Malika Chauveau
Lumières Nathalie Perrier
Chorégraphe Anouk Viale
Assistant à la mise en scène Florimond Plantier
Assistant aux lumières Mathieu Cabanes
Études musicales Mathieu Pordoy
Caprice Héloïse Mas
Fantasia Sheva Tehoval
V’lan Matthieu Lécroart
Microscope Eric Vignau
Cosmos Thibaut Desplantes
Cactus Christophe Poncet de Solages
Quipass’parla Enguerrand de Hys
Popotte Marie Lenormand
Flamma/Adja Ludivine Gombert
Chœur de l’Opéra Grand Avignon
Orchestre national Avignon-Provence
Féerie lyrique, géante farceuse
La lune a pris un obus en plein dans l’œil ! Si le premier film de science-fiction Le Voyage dans la lune de George Méliès (1902) puise ses tableaux fantaisistes dans l’opéra-féérie qu’Offenbachinaugure en 1875, tous deux sont les épigones du même totem fondateur, le roman De la Terre à la Lune de Jules Verne (1865). Les similitudes sont telles que l’écrivain au faîte d’une gloire mondiale envisage un moment d’intenter un procès contre le directeur du théâtre de la Gaîté.
Mais la lune appartient à tout le monde… L’astre familier règne sur nos rêves. Lointaine et proche, la lune se tient à bonne distance, ce fameux écart qui provoque la tension du désir – une loi cosmique qui vaut aussi sur les planches d’un théâtre entre deux acteurs. À l’ère de la science reine, le XIXe siècle, on commence à connaître davantage cette bonne vieille lune, on en saisit les premières photographies. La fascination se mêle d’ingénierie et l’idée d’envoyer un obus habité sur la lune va faire longue route…
Le Voyage dans la lune est une folie, il promet du très grand spectacle. Sur la façade du théâtre, un relief lunaire est éclairé de nuit par des réflecteurs. Pour représenter les deux royaumes de la Terre et de la Lune s’enchaînent vingt-quatre décors, titans scénographiques : Observatoire, haut-fourneau, volcan, palais de verre… On ramène du Jardin d’acclimatation un dromadaire et une autruche qui batifolent au milieu de vingt-huit solistes et deux corps de ballet habillés de presque sept cents costumes. Offenbach déploie force morceaux à succès et trouvailles comiques pour envoyer en orbite cette féérie lyrique, géante farceuse nouvellement illuminée par une coproduction de dix-huit institutions lyriques autour d’une question : sommes-nous capables d’appréhender un monde vraiment différent du nôtre ?